À l’ombre des bibliothèques

Le projet vise à enquêter sur les formes d’existence des bibliothèques en situation de fermeture sanitaire. L’équipe de chercheurs et chercheuses se donne pour objectif d’étudier particulièrement les pratiques qui s’y sont substituées comme le groupe Facebook La Bibliothèque solidaire du confinement ou le recours aux Silent Zoom.

Comment se manifeste la bibliothèque sans la bibliothèque ? Aussitôt que les lieux ont fermé leurs portes à partir du 14 mars 2020, des alternatives se sont constituées, sous l’impulsion de certains usagers portés par l’impérieuse nécessité de continuer à lire, travailler, échanger. Largement médiatisé, le groupe Facebook La Bibliothèque Solidaire du confinement peut faire l’objet d’une double lecture : il peut être perçu comme une forme d’hommage à la bibliothèque, ou comme une alternative autant pragmatique que temporaire renouant avec des pratiques plus anciennes de partage de bibliothèques personnelles. Le groupe La Bibliothèque Solidaire du confinement fera-t-il date dans le paysage bigarré des ressources documentaires ? Signe-t-il le début d’une forme alternative plus durable aux bibliothèques ? Parfois l’institution se régénère aux marges.

Concepts-clés

pratiques collaboratives numériques, interactions fourmillantes et discrètes, formes alternatives de bibliothèque, soutien moral mutuel, interactions documentaires, images de travail et travail de l’image, vidéo Study with me, écritures savantes et écritures ordinaires, collectionnisme numérique

Supports étudiés

La Bibliothèque Solidaire du confinement, Silent Zoom

Livrables

Ouvrage professionnel en ligne, libre et gratuit, licence CC-BY-NC-ND

Méthodologie

Comment documenter les plus de 170.000 interactions diffusées par le groupe Facebook La Bibliothèque Solidaire du confinement depuis l’ouverture du groupe en mars 2020 ? Le collectif de travail a entrepris une collecte rétrospective des publications diffusées et restituées dans une base de données. Sont ainsi permises des requêtes ciblées, études lexicométriques, analyses issues de la théorie des réseaux. Le matériau traité est qualifié par des entretiens approfondis. De ce qui n’était destiné qu’à être un flux, perpétuellement remplacé, nous substituons des traces, des empreintes, des signes à interpréter comme autant de formes d’existence : partout où se reconstituent les échanges documentaires, le besoin de bibliothèque s’exprime.

Résultats attendus

Que peuvent penser les bibliothécaires face à cette organisation spontanée et autogérée de milliers de titres et d’auteurs de documents recherchés, discutés, échangés, transmis, mis en circulation, à travers des formes d’interactions documentaires inédites dans la profession? Au constat sans appel d’une véritable pénurie d’équivalents documentaires numériques indispensables au travail quotidien, que l’étendue apparemment illimité d’Internet semble pourtant apte à couvrir, s’est ajoutée l’expression tenace d’un besoin vital d’appui dans l’étude, chevillé à des sociabilités documentaires fortes et solides.

Dates clés

• Présentation du projet faite au séminaire « Science des données & SHS », CEDRIC-Cnam (Paris) le 28 septembre 2021
• Présentation du projet faite au séminaire du département de communication de l’Université libre de Bruxelles le 9 novembre 2021
• Présentation du projet faite au Centre de Documentation des Métiers du Livre à la bibliothèque Buffon (Paris) le 20 novembre 2021 : captation en ligne
• Présentation du projet prévue dans le cadre des Carrefours de l’information (Gulbenkian Paris) le 3 mars
• Mars 2022 : Publication d’une vidéo de présentation du livre : Regarder
• Avril 2022 : Interview sur Radio Campus – Histoire de Savoir : Quelles alternatives à la fermeture des bibliothèques pendant le confinement ? : Écouter

Autres membres impliqués

Louis Wiart et Clément Bert-Erboul (ULB), Sylvie Fayet (BU La Rochelle), Grégoire Clémencin (Autonoia), Cécile Touitou (Bib. SciencesPo), Geneviève de Maupeou (Bpi) Maryline Vallez (Bpi), Romane Coutanson (MESRI)