Dans cet entretien que le chercheur Nicolas Sauret a accordé au Culture Media Lab, il annonce l’ambition de l’événement du 18 mai, qui réunit différents labs pour conclure la mission du FabPart Lab et sa politique d’accompagnement, évoquant ses suites possibles.
Vous êtes le co-responsable du FabPart Lab qui organise un événement le 18 mai prochain. Pouvez-vous nous présenter le projet ?
Le FabPart Lab a été lancé par Marta Severo il y a 2 ans, en septembre 2020. Je l’ai rejoint au moment de sa création. Le projet a été financé par le labex Les passés dans le présent qui souhaitait en faire un projet transversal, au service des autres projets financés par le labex. Le FabPart Lab avait l’ambition de devenir un incubateur à projets et une cellule d’accompagnement des équipes de recherche, notamment pour mettre en place des méthodes et des dispositifs participatifs et contributifs dans les sciences du patrimoine. Le Lab devait se doter d’un espace d’accueil où les chercheurs et les étudiants pouvaient venir poser des questions mais aussi pourquoi pas tester des idées et initier des projets. Mais ce versant du travail au sein du FabPart Lab a été stoppé net par le Covid. Nous avons malgré tout rencontré les différents projets du labex, et en analysant les besoins exprimés, nous avons adapté l’activité d’accompagnement sur la mise en données de la recherche et sur leur valorisation .
Notre activité s’est donc structurée autour d’un soutien méthodologique et scientifique à plusieurs projets de recherche et autour de l’organisation d’ateliers pratiques et théoriques adressant les problématiques du labex.
Cet événement qui arrive, en quoi consistera-t-il ?
Cet événement est intéressant à deux égards. Premièrement, il nous donne l’opportunité de faire le point sur ces deux années d’accompagnement de projets. Deuxièmement, il nous permet de rassembler des acteurs engagés sur l’accompagnement et le soutien à la recherche et d’ouvrir un dialogue qui n’existe pas encore. Il faut comprendre que depuis quelques années, au sein des universités et des institutions culturelles, se sont ouverts un certain nombre de labs autour des données de la recherche, de leur valorisation, ou encore des méthodologies numériques. Il nous semblait intéressant de mettre autour de la table ces différents acteurs pour les faire échanger sur leurs difficultés, leurs expériences passées, et explorer aussi des perspectives de mutualisation de leurs services, que ce soit des ressources en ligne, des espaces d’accueil… De ce point de vue, il sera intéressant d’identifier quels sont les domaines d’activités des labs, de les cartographier en somme, pour pouvoir orienter au mieux les chercheurs et les projets en fonction de leurs besoins.
Quels labs sont conviés à cette journée ?
Autour de la table seront réunis à la fois des labs d’institutions culturelles comme le BNF Datalab , le Skylab de l’INHA (Institut national de l’histoire de l’art), ainsi que le Lab Media en cours de création à l’INA (au sein de l’INA thèque), et des cellules universitaires de soutien comme le CERES (Sorbonne Université), le CDH (Université de Paris), ou encore le datalab de la Bibliothèque Universitaire de l’Université de Strasbourg. Le MediaLab de Sciences Po, dont le fonctionnement est plus autonome, sera aussi représenté. Et enfin l’IR* Huma-Num qui cherche justement à mieux articuler ses services avec une activité de soutien à la recherche.
Quel sera le programme de cette journée ?
Cette journée aura lieu dans le cadre du colloque Humanistica, l’Association francophone des humanités numériques. Le colloque se déroule cette année à Montréal, mais la journée du 18 est consacrée à des groupes de travail qui se dérouleront de l’autre part de l’Atlantique. Notre session durera 2h, avec un public restreint, et une rediffusion des échanges accessible sur le site du colloque.
Fondamentalement l’objectif est d’initier un premier échange entre ces labs et d’identifier ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, les éventuelles opportunités de mutualisation des ressources. La rencontre aura lieu dans le bâtiment du CNRS, boulevard Raspail.
Pourquoi évoquer en premier lieu les difficultés des labs ? Cela permet aussi de dégager des bonnes pratiques à partager ?
En deux ans, nous avons travaillé de manière empirique sur la façon dont nous pouvions accompagner des projets. Nous avons structuré l’accompagnement selon différents protocoles, sur des cycles plus ou moins longs. Mais la temporalité imaginée initialement s’est révélée incompatible avec le temps de la recherche. Il nous semble intéressant de revenir sur ce type d’expérience pour améliorer collectivement nos protocoles et définir quelques bonnes pratiques en matière de soutien.
Qu’espérez-vous concrétiser à partir de cette réunion ?
Nous sommes d’abord curieux de voir ce que ça va donner. Nous ne savons pas encore si l’initiative se traduira par des actions concrètes, mais nous aurons dans tous les cas initié un réseau entre des praticiens de l’accompagnement. On peut aussi envisager que les acteurs souhaitent aller plus loin et s’organisent pour mettre en commun leurs connaissances et leurs expériences pratiques ou encore certaines ressources, par exemple l’ouverture d’un espace de travail collaboratif, ou encore pour poursuivre la réflexion sur les procédures de soutien et d’accompagnement en fonction des besoins. Nous verrons bien.
Le FabPart Lab termine sa mission à la fin de l’été. Ce sera aux autres labs de reprendre éventuellement cette initiative. La rencontre du 18 mai initiera peut-être un réseau de labs dont les usagers auront tout à gagner à ce que ces structures se parlent et collaborent.
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