Vitrines en confinement – Une mémoire visuelle du (dé/re)confinement

En avril 2020, via les réseaux sociaux et une plateforme collaborative, Sara Gensburger et Marta Severo ont lancé le défi collaboratif « Nos vitrines parlent à l’heure du confinement », #VitrinesEnConfinement / #VetrineInQuarantena / #WindowsInLockdown, en trois langues. Le but était de collecter les mots du confinement dans l’espace public. Toute personne était invitée à partager des photographies des messages affichés sur les vitrines, dans les rues ou sur les balcons, grâce aux dispositifs numériques dédiés au défi. Ce projet, né d’abord comme un moyen de fédérer les amis et plus généralement les citoyens autour d’une mission commune pendant les courtes sorties autorisées, a permis de construire un corpus textuel et visuel constitué par plus de 4 000 photos prises en France, mais aussi à l’étranger.

Concepts-clé

Numérique, Participation, Plateformes, Méthodes qualitatives, Médias sociaux, Patrimoine, Mémoire

Supports étudiés

Vitrines confinées

Livrables

Plateforme participative, Base de données OMEKA, articles et communications scientifiques

Méthodologie

Le fonctionnement du défi « Vitrines en confinement » était très simple. Lors des brèves sorties autorisées, en France, en Italie et ailleurs, il était proposé à tous et toutes de prendre des photographies en gros plan et en mode paysage des messages apposés par les commerçants dans leurs vitrines, par les passants sur les murs de la ville ou par les habitants sur leurs balcons. Ensuite, ces photos devaient être publiées sur un des espaces numériques d’expression proposés aux participants : sur les groupes Facebook « Vitrines en confinement – Vetrine in quarantena » ou « Windows in lockdown » ; sur Twitter en utilisant l’hashtag #vitrinesenconfinement ; sur Instagram avec le même hashtag et sur une plateforme cartographique collaborative. Cette multiplicité d’espaces était pensée pour offrir à chaque personne souhaitant participer un lieu où elle pouvait être à l’aise. Par ailleurs, l’emploi des médias sociaux avait l’objectif de créer une communauté autour du défi en facilitant la construction du lien social et d’esprit de compétition.

À chaque fois, en plus de la photographie, le contributeur devait préciser : la date de la prise de photographie, l’adresse complète, la nature du lieu (commerce / lieu public non commercial / fenêtre privée / graffiti), l’activité habituellement exercée en ce lieu (café, sport …) et si possible, la retranscription du texte de l’affichette. De cette manière chaque image était enrichie d’une série de métadonnées temporelles, spatiales et typologiques qui allaient à s’ajouter aux informations concernant le contributeur dont généralement l’identité nominative, et donc le genre, est connue.

Résultats attendus

Le défi a été clos au bout d’un an, même si le groupe Facebook existe toujours et, pour les seuls contributeurs francophones, compte plus de 1 300 membres. Le projet a rencontré un succès inattendu avec plus de 4 000 images. Ces photographies ont depuis donné lieu à une mise en exposition ouverte à tous et toutes sur plateforme s’appuyant sur Omeka. Elles sont consultables par une interface cartographique ou par mot-clé à l’adresse https://vitrinesenconfinement.huma-num.fr. Des expositions en ligne sont également disponibles sur le site pour faciliter la navigation.

Le matériau constitué par ces milliers de photographies et l’ensemble des métadonnées de collecte qui les accompagnent peut aujourd’hui être traité de multiples manières. Cette collection a permis de construire une mémoire photographique des quartiers lors du confinement. Ces informations ont donné lieu à des analyses scientifiques tandis que les photos constitueront un fond photographique sont conservés et font partie d’un patrimoine.

Dates clés

• Avril 2020 : Lancement de l’appel et de la collecte
• Avril-Novembre 2020 : Animation sur les médias sociaux
• Janvier 2021 : Plateforme de valorisation Omeka
• Mars-Juin 2021 : Analyse des données
• Janvier-Décembre 2022 : Publication des résultats de la recherche